vendredi 9 février 2018

Privilège communal






Privilège communal



En accompagnant sa décision d'annuler la subvention accordée par la ville de Nantes au Centre LGBT (NOSIG) de la commune du rappel qu'une municipalité « ne peut accorder une subvention à une association qu’à la condition qu’elle soit justifiée par un intérêt public communal »1
la 2ème chambre du tribunal administratif de Nantes a donc considéré, qu'au contraire d'une réfection de pelouse de football ou du ré-haussement d'une pataugeoire, il n'y aurait pas d'intérêt public communal à améliorer le bien-être des nantais.e.s homosexuel.le.s, transsexuel.le.s et  bisexuel.le.s et à travailler à éliminer les discriminations auxquelles ils et elles sont confronté.e.s.

Selon ce tribunal, veiller à ce que des nantais.e. ne soient pas discriminé.e.s, violenté.e.s en raison de leur orientation sexuelle ou identité de genre n'aurait donc aucun impact sur la qualité de vie à Nantes pas plus que sur le vivre-ensemble dans la ville.

Il y aurait matière à se réjouir de la reconnaissance par la justice de la nature politique de « l’accès à l’égalité des droits personnels et sociaux des personnes homosexuelles, transsexuelles et bisexuelles »2, s'il s'agissait de prendre enfin en compte la responsabilité qui est celle des décideurs publics dans la réalité de l'égal accès à une universalité de droits. Et à l'échelle communale, dans la lutte effective contre les discriminations matérielles et juridiques qui affectent certain.e.s des membres de la collectivité.
Mais en fait, la dimension politique réside dans la décision du tribunal d'exclure de l'intérêt public communal la lutte contre les exclusions et violences fondées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre.
La justice française vient une fois de plus de s'illustrer dans son incapacité à assurer la protection des minorités. Tout en renvoyant simultanément la manifestation du besoin d'échanges et de débat public sur ces questions et les expressions de revendications d'accès au droit commun à de l'expression partisane.
Le conservatisme n'a de cesse de prétendre réduire le commun à un identique, peau de chagrin. Gageons cependant que cette xème tentative de rappel à un ordre du privilège, ne dissuadera pas pédés, gouines, bies & trans en lutte contre cet ordre exclusif de participer à faire émerger une autre commune.










2 op. cit.

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