vendredi 21 avril 2017

Vous avez dit progressiste ?



Il y a différentes façons de priver les personnes de leurs droits. Empêcher l'adoption de ces droits, s'y opposer frontalement, les abroger ou les rendre matériellement inaccessibles à d'autres que des catégories économiquement et socialement privilégiées.

Certains candidats à l'élection présidentielle ne se privent d'ailleurs pas d'utiliser toutes ces méthodes. D'autant plus tranquillement qu'en réalité, eux n'ont pas nécessité de les transcrire dans la loi pour pouvoir se les offrir en cas de besoin.

L'argent blanchit, hétéréoïse et paie des avortements ou des PMA dans des cliniques de luxe à l'étranger.

D'autres prétendent au progressisme de classe. Affichant sur le papier se faire les défenseurs de droits que leur politique économique réserve en réalité à ceux toujours moins nombreux qui pourront les faire valoir. La liberté et l'indépendance demeurant liée à la possession et l'argent.

La casse sociale, le démantèlement de la fonction publique, la précarité, les salaires partiels, cette politique a de tout temps exposé les femmes aux violences domestiques comme d'état, les emprisonnant dans la dépendance et les privant du contrôle de leur corps et de leur vie.

Qui peut publier des bans si cela l'expose à un patron homophobe ? Quel adolescent peut se permettre de s'affirmer si cela signifie perdre les seules solidarités dont il peut espérer qu'elles lui permettent de survivre ?

Les droits ne peuvent se concrétiser en dehors de nos conditions matérielles d'existence.

Alors non, ceux dont précisément les politiques économiques nous confrontent à des choix impossibles entre être ce que nous sommes et des droits aussi primaires que manger et s'abriter sous un toit ne sont pas des progressistes.