Il y a différentes
façons de priver les personnes de leurs droits. Empêcher l'adoption
de ces droits, s'y opposer frontalement, les abroger ou les rendre
matériellement inaccessibles à d'autres que des catégories
économiquement et socialement privilégiées.
Certains candidats à
l'élection présidentielle ne se privent d'ailleurs pas d'utiliser
toutes ces méthodes. D'autant plus tranquillement qu'en réalité,
eux n'ont pas nécessité de les transcrire dans la loi pour pouvoir
se les offrir en cas de besoin.
L'argent blanchit,
hétéréoïse et paie des avortements ou des PMA dans des cliniques
de luxe à l'étranger.
D'autres prétendent au
progressisme de classe. Affichant sur le papier se faire les
défenseurs de droits que leur politique économique réserve en
réalité à ceux toujours moins nombreux qui pourront les faire
valoir. La liberté et l'indépendance demeurant liée à la
possession et l'argent.
La casse sociale, le
démantèlement de la fonction publique, la précarité, les salaires
partiels, cette politique a de tout temps exposé les femmes aux
violences domestiques comme d'état, les emprisonnant dans la
dépendance et les privant du contrôle de leur corps et de leur vie.
Qui peut publier des bans
si cela l'expose à un patron homophobe ? Quel adolescent peut
se permettre de s'affirmer si cela signifie perdre les seules
solidarités dont il peut espérer qu'elles lui permettent de
survivre ?
Les droits ne peuvent se
concrétiser en dehors de nos conditions matérielles d'existence.
Alors non, ceux dont
précisément les politiques économiques nous confrontent à des
choix impossibles entre être ce que nous sommes et des droits aussi
primaires que manger et s'abriter sous un toit ne sont pas des
progressistes.
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