Protéger
les enfants disaient-ils l’année dernière. Apaiser, psalmodient-ils
aujourd’hui.
De
bonnes paroles, censées susciter une adhésion immédiate, empêcher toute
réflexion en appelant à notre bon sens : qu’y a-t-il de plus noble, de
plus partagé et de plus instinctif que la défense de l’enfant ? Qui voudrait vivre dans une société qui
se déchire ?
Et
derrière ce masque patelin, l’homophobie se partage en bonne connivence.
Le
29 avril dernier, le Tribunal de Grande Instance de Versailles s’est senti
autorisé par les insuffisances de la loi ouvrant le mariage pour tous pour
s’opposer à l’adoption de l’enfant du conjoint dans une famille homoparentale
au motif que cet enfant « a été conçu par le biais d’un protocole de
procréation médicalement assistée en Belgique ».
S’il
fallait démontrer encore l’inégalité de traitement réservée aux enfants des
familles homoparentales, le tribunal vient d’en donner une preuve éclatante. Et
peu importe que ce n’ait pas été, prétendument, les intentions du législateur.
Car même si la décision du tribunal ne devait pas résister à une procédure
d’appel, un petit garçon de quatre ans vient de faire les frais du mépris d’un
gouvernement qui ne cesse de prétendre que les avancées législatives ouvertes
par le mariage pour tous
suffisent à ses ambitions de justice.
Soyons
clairs, il est des enfants dont les irréductibles opposants au mariage des
couples homosexuels, comme le gouvernement se moquent éperdument. Au nom des
droits de l’enfant. Au nom de l’apaisement.
Ces
enfants à qui, ils refusent la sécurité juridique d’une famille reconnue par la
loi.
Ceux
à qui, ils assènent jour après jour qu’il aurait, selon eux, mieux valu qu’ils
aient d’autres parents que les leurs. Que leurs parents ne sont pas légitimes,
ne sont pas de "vrais" parents.
Ceux
à qui, ils voudraient interdire de devenir parents en raison de leur
orientation sexuelle et à qui, ils ne cessent de répéter qu’ils ne bénéficieront
pas une fois adultes des mêmes droits que les autres. Et si, soumis à ces
discours stigmatisants, ils adoptent des conduites à risques, voire se
suicident avant même d’atteindre l’âge d’adulte, nos alliés s’en laveront les
mains.
Ces
enfants que leurs parents jetteront à la rue, n’ayant retenu de ces derniers
mois qu’une hiérarchisation des orientations sexuelles.
Ceux
qui élevés, par des parents célibataires, ne cessent d’entendre que seuls, un
papa et une maman, sont à même d’assurer l’équilibre d’un enfant.
Ceux
à qui leurs parents adoptifs doivent assurer que, contrairement à ce qu’ils
entendent à la télé, le lien qui les unit n’a pas moins de valeur qu’une
filiation biologique.
Ceux
qui nés d’une PMA avec don d’un tiers se voient renvoyé à la figure leur
filiation non naturelle.
Alors
non, ils ne défendent pas les droits des enfants. Ce ne sont pas seulement des
hypocrites mais des imposteurs.
La
seule chose dont souffrent ces enfants, c’est de l’homophobie, de l’insécurité
juridique et des discriminations des couples homosexuels qui les privent de
droits réservés aux enfants de couples hétérosexuels.
Une
homophobie que La Manif pour tous, le gouvernement & la justice, défendent
en chœur.
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