6
semaines plus tard, alors que la petite musique
médiatico-institutionnelle est à l’heure du déconfinement, force
est de constater que la teneur principale de cette alerte n’a pas
perdu de sa centralité. La réduction des risques, c’est encore et
toujours nous.
On
ne peut pas réfléchir et organiser un ou des déconfinements sans
analyser non seulement les caractéristiques de l’épidémie en
cours mais aussi les politiques mises en œuvre ou non pour y
répondre.
Le
1er constat qui s’impose, et ça c’est un invariant
des épidémies, indépendamment de leurs caractéristiques propres
et spécifiques,
c’est
qu’une épidémie n’est jamais seulement un problème
pathologique et les réponses à y apporter uniquement
thérapeutiques.
Ses
conditions d’expansion sont aussi facilités ou combattues en lien
avec des conditions matérielles de communication et de protection
des personnes et de segments de populations et fonction des
conditions matérielles donc sociales, économiques et idéologiques
d’existence comme de pratiques de la médecine.
Or,
les pouvoirs publics ont choisi d’ignorer cette dimension concrète.
Et
s’en sont remis à une verticalité autoritaire de la construction
des remèdes.
En
focalisant leurs réponses d’une part sur les seules dimensions
économiques de production et en ne les appréhendant qu’en tant
qu’appareil à protéger dans lesquels le soutien aux personnes
n’en était que connexe et dépendant.
Et
d’autre part, en s’inscrivant dans la droite ligne idéologique
française de l’universalisme centralisateur abstrait. Qui conduit
invariablement à ce que les mesures prises le soient sur la base
d’un étalon-modèle de l’homme blanc, hétérosexuel,
socialement aisé. Qui, dans le cas du coronavirus, peut choisir de
se confiner dans des espaces relativement confortables ou de se
mouvoir dans l’espace public en tant qu’il est appropriable et
non espace contraint et soumis au contrôle social. De travailler ou
non, de télé-travailler sans exposer sa corporalité et celles des
siens et dont les choix sont relativement moins coûteux
matériellement comme psychologiquement. Dont les sacrifices
financiers peuvent demeurer dans des dimensions qui ne mettent pas en
péril immédiatement ses conditions de vie ou de survie.
Dans
le cas présent, la pseudo universalité de cet étalon a d’autant
plus été réactivée, que les modes de transmission du virus étant
présumés concerner tout le monde, s’en suit qu’il a été
invisibilisé que tout le monde n’était pas impacté de la même
façon, ni dans les mêmes proportionnalités et mêmes effets.
Le
second constat qui aurait dû s’imposer des expériences
épidémiques antérieures, c’est que pour empêcher une épidémie
d’atteindre un stade qui la rend difficilement contrôlable pour
cause d’explosion et de submersion, il est nécessaire d’anticiper
sur ses rythmes et ses modes de propagation.
Malheureusement,
il est clair que du côté des responsables politiques français, et
ce en dépit des délais de réaction qui auraient pu nous être
offerts par la simple observation de ce qui se produisait dans les
pays impactés avant nous, les réponses n’ont jamais été sur la
bonne temporalité.
En France, le gouvernement a choisi d’adapter ses mesures sur ce qu’il constatait en temps réel.
La
conséquence immédiate, et fort coûteuse, en a été et l’est
toujours que, chaque fois, les décisions ont eu et ont un stade de
retard.
Ce
qui restreint inévitablement les choix et l’efficacité de
ceux-ci. Et conduit à se faire dicter ses mesures par l’urgence et
sous le coup de la submersion.
Ainsi
qu’à faire reposer sur le seul médical le cœur du combat avec
les tensions inhérentes qui en résultent. Aggravées par des années
de gestion austéritaire et libérale.
Tous
ces facteurs ont également conduit à mettre hors jeu la population
et à lui attribuer un rôle circonscrit à une forme de passivité
dictée par l’urgence.
Passivité
et exclusion des processus de décision présentées comme comme
induites par nature par
l’épidémie, alors que cette urgence est née, ou à minima
aggravée, de défaut de décision politiques.
Mais
aussi de choix idéologiques
préexistants, de refus de
prendre en compte les dimensions sociales augmenté d’un
mépris de classe et se
traduisant par une différence d’attention et de traitement de
segments de la population.
C’est
ainsi qu’est réaffirmé
que toutes les vies n’ont pas la même valeur en fonction de la
situation sur l’échiquier économique et à l’aune de la
productivité et de la reconnaissance sociale, de classe évidemment
mais aussi genrée et racisée.
Réaffirmée
aussi l’illusion des
frontières matérielles et sociales comme protection étanches et le
déni construit de ce
qu’elles sont mouvantes et en constante réactualisation
et produisent des effets.
Ce
choix du contrôle de la population par les frontières sociales,
nationales, d’habitat, sa
déshumanisation et sa réduction à sa seule productivité,
déjà dangereux et meurtrier en
temps ordinaire, est immanquablement plus violent encore quand il est
soumis à épidémie.
Dans
cette optique, le confinement n’est pas conçu comme une mesure de
protection de la population mais seulement en aide passive à la
médecine de catastrophe – dans
la logique productiviste un travailleur mis à l’arrêt ne peut pas
être acteur.
Médecine,
elle-même appelée, non à soigner mais à réguler les pertes, de
façon à en limiter l’impact à ce que le système de production
peut absorber sans imploser ni se paralyser.
Pendant
près de 6 semaines, le gouvernement ne s’est d’ailleurs même
pas donné la peine de beaucoup dissimuler cet objectif.
Il
s’est contenté de lui donner habillage sanitaro-statistique, à
travers un désormais fameux, il faut aplatir la courbe !
Non
pas mettre fin aux contaminations, ni éradiquer l’épidémie,
simplement les réduire au socialement acceptable, à l’absorption
déterminée par des choix économiques et se traduisant par les
capacités de réanimation.
Des
choix qui sont passés par l'héroïsation des soignants, des moyens
engagés limités à de l’aménagement d’urgence sans aucune
garantie de pérennité par la suite, un plan d’aide,
d’investissement et de restructuration de l’hôpital public
renvoyé à des temps ultérieurs et aucune revalorisation économique
des salaires du personnel médical.
La
seule mesure financière d’aide directe à ce personnel étant
envisagée sous forme de prime exceptionnelle et de revalorisation
des heures supplémentaires. C’est à dire une fin de non-recevoir
à toute modification structurelle. Mais très proche de la
gratification entreprenariale à la flexibilité des employables.
Ainsi
les rôles ont été distribués, il y a les sachants, chercheurs et
médecins rassemblés en un conseil scientifique consultatif et assez
peu transparent et leurs alter-ego communicants, il y a les
décideurs, il y a leurs passeurs de plats et il
y a les héros, ceux qu’on éclaire et ceux qu’on renvoie à
l’ombre.
Tout
est mis en ordre pour installer un credo : la lutte contre
l’épidémie et son efficacité repose sur deux piliers, deux
pouvoirs : les décisions du politique et le savoir/
savoir-faire médical.
Et
les autres ? Le plus grand nombre, cette
société civile écartée des
processus de recommandation, d’avalisation et d’administration
des décisions.
On
ne lui a fixé qu’une fonction, permettre le confinement. Qu’une
latitude : le subir, qu’il s’agisse d’en être employé ou
de s’y astreindre.
Ce
narratif est convénient. Suspensif, il permet ou vise du moins à
interdire les interrogations sur le fondé, les temporalités, les
lacunes, les alternatives du dispositif de lutte.
Quels
sont les effets réels et dans quelle proportion
du
confinement, en dehors de masquer l’absence de masques justement,
l’absence d’une politique de dépistage axée sur les chaines de
transmission et l’absence
de mise en pratique réelle de distanciation sociale dans les
entreprises ?
Le
narratif déplace les
responsabilités du politique pour les reporter sur des individus,
réduits à appliquants qu’on prétend juger
dès lors, non en rapport des conditions qui leurs sont faites et
imposées et de leur inéquité mais à une
volonté désincarnée à moralement répondre par comportement
individuel du salut commun.
Il
efface qu’il n’y a pas le confinement mais des confinements.
Partiels, différenciés, à objectifs et effets comme conséquences
variables.
Il
efface l’incomparable des
réalités et des violences.
Comme
s’il était indifférent d’être
sommé de continuer
à travailler physiquement, sans dispositif de protection adéquat,
ni pour soi, ni pour nos proches
qui partagent nos foyers,
sous dimensionnés,
Comme
s’il était indifférent que ceux qui ne sont pas ou mal confinés
viennent majoritairement des quartiers, arrondissements et
départements populaires, dont on constate qu’ils sont précisément
aussi ceux sous dotés en
dispositifs médicaux, sociaux, éducatifs et
les zones les plus dévastées par les contagions.
Comme
s’il était indifférent de se voir enjoint de travailler
à maintenir l’appareil
productif en état de fonctionner et
de permettre aux autres de se confiner, avec parfois
en contrepartie symbolique une vague héroïsation de pauvre mais
bien plus sûrement de brutales pression
financières et policières.
Comme
s’il était indifférent d’être assigné à domicile (qui
présuppose d’en avoir un), dans des habitats surdensifiés ou au
bord de sa piscine ou dans son jardin à ne se préoccuper que de se
faire livrer des dérivatifs ?
Peut-on
vraiment parler de déconfinement à ceux-là qui ne l’auront
jamais été, confinés, autrement que socialement et
économiquement ?
Ce
narratif est convénient aussi non seulement en ce qu’il justifie
l’ordre économico-social tel qu’il précède l’épidémie et
les exploitations sur lesquelles il est construit, mais en ce qu’il
assigne également dans cet ordre la
population - que ce soit au
travail ou à domicile - à la seule fonction d’exécutant.
Dont
la seule action serait de se conformer à ce qui est décidé par
d’autres, avec deux seules options possibles : produire ou ne
pas gêner, ne pas compliquer l’application du confinement.
Mais
ce non-rôle est un mensonge. Parce que sans les travailleurs du
tiers étage économique, il n’y a pas de confinement possible.
Mais
aussi parce que le confinement n’est nulle part une
aide passive à la médecine d’urgence mais
au contraire une participation.
La
tenue du confinement et sa réussite reposent non sur la passivité
de la population mais sur sa capacité à le rendre possible. Sur son
engagement et son adhésion.
Alors
que les questions éthiques et sociales ont renvoyées à des mesures
collatérales d’accompagnement, elles sont en réalité au
contraire, comme cette capacité
de la population à le rendre possible, les conditions de
l’efficacité du confinement.
Si
ce sont les pouvoirs publics qui l’ont décrété, ils en
ont délégué sans le dire
à la population le réel de
son organisation.
À
la décision technocratique, hors sol, c’est au niveau micro-social
et local, à base de circuits courts, que la mise en pratique a
répondu et s’est organisée.
Tandis
que l’administration centrale
les
ignorent (par choix et par déconnexion)
les
appréhendent mal, avec retard, et ne se préoccupe pas d’adaptation
aux
besoins concrets et
incarnés.
Toutes
les décisions du pouvoir politique, en dehors de la question des
moyens matériels et médicaux de la lutte, et des faillites
gouvernementales qui
l’accompagnent (et pour ce qui concerne ce sujet, je renvoie au
remarquable travail d’alerte, d’expertise et de proposition
effectué par les camarades de
l’observatoire de la transparence du médicament2)
ont
tendu vers le productif, tandis que le reproductif, le soin, la prise
en charge des personnes a très largement reposé sur l’engagement,
le dévouement et bonne part
de volontariat. Sur l’auto-organisation. Des travailleurs les moins
considérés socialement donc mais
aussi des individus, ainsi que du monde
associatif et militant, structuré institutionnellement
ou non.
Dans
ces domaines il a fallu plus d’un mois pour qu’émerge de la part
de l’Etat les premières paroles concernant, indépendamment de
l’appareil productif, des mesures d’aides aux personnes, aux
familles, aux plus vulnérables, aux laissés pour compte, aux
travailleurs de l’économie souterraine et informelle.
Il
est d’ailleurs remarquable qu’y compris, en terme de prises de
conscience et réactions institutionnelles, c’est de circuits
courts et de l’échelon local (municipal, départemental, régional)
que sont venues les 1ères organisation de prise en charge et de
soutien. Et que ces mesures se sont largement inspirées de ce
qu’avait initié l’auto-organisation citoyenne.
La
société civile dès les 1ers
jours du confinement, qui semble
avoir agi comme un électro-choc et avoir sorti tout le monde d’une
forme d’anesthésie, a montré une capacité de souplesse, d’action
et de réadaptation aux antipodes de celle de l’état.
C’est
elle qui a mis en place avec
une rapidité impressionnante des réseaux d’information, de
traduction de cette information, de solidarité, de livraison de
médicaments comme d’alimentation, de collectes et cagnottes
redistributives, par immeuble, par quartier, par réseau d’affinité,
de pairs et communautaires, de solidarité, par savoir faire
populaire et associatif.
Le
constat est dès lors clair, cette participation citoyenne n’est
pas à côté, ce n’est pas une question éthique ou démocratique,
un gadget ou un alibi participatif de pure forme, façon grand débat,
c’est d’abord et avant tout la
condition de l’efficacité du confinement, comme elle sera la
condition de l’efficacité du déconfinement.
Parce
qu’il est impossible de séparer les dispositifs des pratiques et
des conditions matérielles dans lesquelles elles s’exercent.
Et
c’est là en fait que la puissance publique devrait et doit
intervenir, avec modestie mais en
dégageant des moyens. Non
pas en décrétant de façon administrative ou autoritaires mais dans
la co-construction à partir de l’expertise du réel et des
besoins, en appui de ces savoirs-faire.
Malheureusement,
à ce titre, les annonces de préfiguration du déconfinement,
reprennent les mêmes codes de décret de la verticalité.
C’est
un président de la République, qui de sa seule parole, décide que
les écoles vont ré-ouvrir et fixe des échéances.
Tout
juste a-t-il prévenu son gouvernement quelques heures avant de
l’annoncer. Bientôt même les ministres devront s’estimer
heureux de ne pas être prévenus
par voie de presse.
Qu’en
résulte-t-il ? Une fois de plus, cacophonie, incohérence,
injonctions contradictoires.
Une
fois de plus, la question des moyens n’est pas prise en
considération, pas plus que les conditions du réel. Réduites à
des questions d’intendance : dans la logique de guerre de
Macron, on est prié en petits soldats de
faire coller les bouts de ficelle au fait du prince !
Là
où la logique, le pragmatisme auraient voulu, en préalable à toute
annonce, d’écouter et de faire dialoguer profs, personnels
d'encadrement et de fonctionnement, familles et associations de parents
d'élèves, de façon à trouver/inventer des solutions de réduction
des risques adaptées à la réalité des écoles, chacun étant
éclairé du mieux possible des risques existant.
Pourquoi,
parce qu’il n’existe
pas
de politique désincarnée, ni sans acteur pour la mettre en œuvre
et qu’au final ce sont les pratiques dans des conditions concrètes
qui
font la différence.
De
la même façon, alors que notre
politique de test est dictée
par le peu de tests disponibles et tant qu’on ne se donne pas les
moyens de changer de dimension, il faut le reconnaître sans
faux-semblants. Et il faut
faire exactement le contraire de ce que Macron dit : non pas tester
les symptomatiques dont les symptômes signalent la maladie mais les
asymptomatiques qui transmettent le virus par ignorance d’en être
porteur.
Il
faut être transparent sur
les priorités qui en découlent, test en priorité des entourages
des symptomatiques, des personnels soignants et médico-social, des
travailleurs qui subissent promiscuité.
Et
il faut le faire, sur la base du consentement et d’une prise en
charge globale de la santé et du soin de chacun et de ses proches.
Il
ne s’agit pas de tester des personnes et de les renvoyer chez
elles, dans des habitats inadaptés, contaminer leurs proches. Car
ça, ce n’est pas casser des chaines de contamination, c’est les
ignorer. Donc les laisser perdurer.
Mais
il s’agit de co-construire des conditions d’isolement consenties,
assumées par des adultes responsables, éclairés des enjeux comme
des ignorances et des doutes et à qui les pouvoirs publics donnent
des moyens de réaliser cet isolement dans des conditions
acceptables, tant pour les personnes isolées que pour les personnels
qui auront à en assurer
la
logistique.
Ainsi,
si des hôtels doivent être réquisitionnés, il ne saurait être
question de se contenter de régler des protocoles d’accord avec
les grands groupes qui en sont propriétaires, mais plutôt de se
rapprocher des personnels y travaillant et de leurs représentants
syndicaux pour élaborer avec elles et eux, le comment ce pourrait
être réalisable.
Il
ne s’agit évidemment pas non plus d’organiser de la traque, du
fichage ou de l’incarcération. Parce cela produirait exactement
l’inverse de l’effet recherché. Si se faire dépister, ce n’est
pas prendre soin de soi, mais être autoritairement enfermé,
stigmatisé, alors inévitablement des conduites d’évitement, de
déni, d’échappement seront produites.
Alors
qu’au contraire, une personne sensibilisée au danger à qui on
propose d’associer prévention, dépistage et soin, non jugement et
prise en charge globale, devient à son tour acteur de santé et de
prévention par la modification volontaire de son comportement,
puisqu’elle en mesure et comprend les bénéfices à venir
individuellement et collectivement.
Ce
savoir faire existe qui peut s’appuyer sur des exemples qui
fonctionnent déjà en matière de lutte contre le VIH.
Je
pense notamment aux centres de santé communautaires comme le 190,
aux réseaux de dépistage et d’accompagnement par les pairs dont
des associations comme Aides ou Acceptess-T ont déjà l’expérience.
On
pourrait, par la même occasion proposer un test VIH-hépatite en
même temps que celui du Covid-19, pour les personnes qui le
souhaitent. Comme le rappelait Aides, il y a quelques jours, en
France, il y a encore 24 000 personnes qui ignorent vivre avec le
VIH.
Il
est plus que temps, au delà des mesures de premières nécessités
médicales et préventives - fournir des moyens aux hôpitaux
et soignants, ainsi qu’à toutes les structures dites
médico-sociales et apparentées, politique de test de masse, fournir
des masques, non bricolés, et qui ne s’apparentent pas au placebo
à l’ensemble de la population – d’écouter le terrain,
d’associer celles et ceux dont l’expérience est concrète et au
plus près de la réalité des pratiques.
Ne
pas le faire est non seulement un choix idéologique politiquement et
éthiquement discutable mais surtout dangereux et inefficace
Plus
que jamais, il faut
-
un accompagnement social et de soutien aux personnes les plus
défavorisées, mais aussi aux associations, activistes et bénévoles qui
font ce boulot de soutien
que
l’Etat ne fait pas.
-
permettre aux addicts d’accéder aux moyens de subsistance et aux
produits ou aux produits de substitution,
-
assurer un revenu minimum décent à tous, y compris à celles et
ceux qui vivaient avant le confinement de l’économie informelle et
souterraine.
-
assurer des distributions alimentaires. Aujourd’hui nombre de
personnes ne mangent pas à leur faim.
-
fermer les Centres de rétention, mettre en place à minima une
politique de désengorgement des prisons en s’appuyant sur toutes
les libérations possibles ou alternatives à l’incarcération,
notamment concernant les détenus en préventive, en fin de peine et
courtes peines.
-
réquisitionner hôtels et logements vides, afin de permettre le
logement des SDF, prisonniers libérables, habitants des foyers de
migrants en proie à la promiscuité, des migrants laissés à
l’abandon dans des campements indignes ou sur les trottoirs des
quartiers populaires, le relogement des femmes, enfants, LGBTQI
victimes de violences, mais aussi permettre à des personnes
détectées positives de se confiner sans contaminer leurs proches
dans des appartements qui ne permettent pas de s’isoler.
-
mettre en place un moratoire des loyers, traites et procédures
d’expulsions de logements en cours ainsi qu’un gel des factures
d’électricité, de gaz et d’eau.
Cet
inventaire n’est évidemment
pas
exhaustif. Et les solutions doivent
se
construire en lien avec la population, au plus près des concernés.
Il
n’y a pas de jour d’après. Et nous ne l’attendrons pas.